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Colloque organisé par Carole Talon-Hugon professeur des universités et membre du LIS à la faculté des Lettres, Langues et Sciences Humaines de l'Upec. Cette manifestation scientifique vise à tenter de mieux cerner, la nature des normes dans le champ de l’art, et la manière dont celles-ci se déclinent en règles, principes, critères, idéal et valeurs.
du 6 mai 2021 au 7 mai 2021
On sait ce que sont les règles techniques : des préceptes de production et des principes d’évaluation qui se sont énoncés dans des Poétiques, tantôt fondées sur des principes a priori (Canon de Polyclète, nombre d’or), tantôt établies a posteriori à partir d’un corpus d’œuvres admirées qui sont autant de modèles (Canon d’Aristarque), voire de l’œuvre du génie qui n’est astreinte à aucune règle, mais « donne ses règles à l’art » (Kant). Mais lorsque le discours sur l’art s’est mis à fluctuer entre poétique et esthétique, il apparut que les préceptes de production et d’évaluation pourraient être plus légitimement fondés dans la réception sensible. Dans le début de la critique des Salons, une des plus vives questions demandait d’où parlaient ces critiques qui ne s’y connaissaient en rien tout en jugeant de tout, ce qui pouvait aussi bien s’appliquer au public.
Les poétiques ne suffisent pas, et, depuis la modernité, ne suffisent plus, pour faire œuvre ou pour parler et écrire au sujet des arts. La modernité s’est largement construite sur le refus des règles académiques de la peinture ou de celles des trois unités, de la bienséance et de la vraisemblance, au théâtre. Le Salon des refusés de 1863 a symboliquement marqué « l’institutionnalisation de l’anomie » (Bourdieu).
Mais le refus des règles signifie-t-il l’absence de normes ? Derrière les normes explicites que sont les règles, il y a des normes implicites. Ainsi quand Eugène Véron ferraillait contre les règles académiques, c’était pour promouvoir l’émotion la sincérité et l’expression de soi (Esthétique, 1878). Des normes implicites comme celle de mimesis ou de beauté, cédèrent ainsi la place à d’autres normes implicites (expressivité, originalité, authenticité…). La norme étant prise entre le pôle de la normativité et celui de la normalité, comment passe-t-on dans le registre des normes artistiques du prescriptif à l’énonciatif et de l’énonciatif au prescriptif ?
Enfin, l’art relève-t-il et ne doit-il relever que du registre des normes esthétiques ? Les normes morales, sociales, y ont-elles une place légitime, et si oui, comment celles-ci s’articulent-elles avec celles-là ?