Aller au contenu | Navigation | Accès directs | Connexion
Vous êtes ici :
Ouvrage co-édité par Benjamin Ferron, Maître de conférences en sciences de l'information et de la communication et membre du CEDITEC à l'Université Paris-Est Créteil, et Jean-Baptiste Comby, Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l'Université Paris II Panthéo ASSAS
le 15 décembre 2018
En offrant un aperçu d’enquêtes récentes qui permettent de faire le point sur les structures sociales du journalisme, ce numéro souhaite réarmer la critique sociologique de ce champ. À rebours des poncifs semi-savants sur ses métamorphoses à l’ère numérique, tous les indicateurs empiriques convergent pour montrer que sa subordination aux pouvoirs économiques se poursuit et s’accélère. L’état général des rapports de force structurant le champ journalistique ne s’est donc pas transformé, mais l’hégémonie progressive du pôle commercial entraîne un double mouvement : une dépolarisation avec l’affaiblissement des pôles politiques et culturels qui pèsent moins fortement dans la distribution des positions ; une verticalisation de cette répartition des places avec une asymétrie plus forte dans les hiérarchies professionnelles, notamment dans les salaires et les positions de prestige, ainsi qu’entre le local et le national.
Cette verticalisation s’opérant dans un contexte d’élévation du recrutement social de la profession, elle fournit un indice supplémentaire de la domination accrue du capital économique sur le capital culturel au sein des classes privilégiées.