PrésentationUn panache de fumée, un trait d’union, un épagneul nain aux pieds d’un roi, un cheval en bois offert au Christ, un adjectif, une panga, un petit pan de mur, la flamme d’une chandelle...
Partant de réflexions récentes sur la valeur heuristique du détail (Jacques Revel, Carlo Ginzburg, Daniel Arasse), les auteurs des contributions rassemblées dans cet ouvrage se sont donné une démarche commune : entrer dans le détail de textes et d’oeuvres les plus divers pour repérer ce qui s’y dit et ce qui s’y joue du rapport de l’individu à l’histoire. Attentives aux enjeux formels, leurs analyses « rapprochées » observent ce qui par le détail se raconte du rapport de l’individu aux pou¬voirs ou aux structures, de ses possibilités d’existence et marges de manoeuvre, de ses stratégies de construction ou reconstruction de soi face à des événements traumatisants comme aux pesanteurs de la longue durée.
Les contributions relèvent de spécialités diverses : histoire de la littérature, de l’art, de la musique ou du cinéma, civilisation, histoire, philosophie, psychanalyse, pratique de l’écriture. Elles abordent des époques historiques, des aires linguistiques ou culturelles et des thématiques très différentes. L’éventail proposé va de l’Afrique du Sud de l’apartheid au pénitencier le plus austral du continent américain, de la question de la place des femmes dans le Sud des États-Unis ou dans l’iconographie européenne à des interrogations sur l’héritage du franquisme, du socialisme en RDA ou des années de plomb en Italie, des testaments d’un moraliste tolédan aux articles de journalistes juifs français d’avant l’affaire Dreyfus, de l’art espagnol et de l’opéra italien du XVIIe siècle à la littérature transnationale du tournant du XXe siècle.
Le pari que fait cet ouvrage, c’est que, au-delà des frontières disciplinaires, le détail représente un point d’entrée fructueux dans les logiques de la création et, par-là, dans la question du sujet. Ce qui se donne à voir à travers ces détails qui travaillent l’oeuvre et que l’oeuvre travaille, c’est le moment où s’élabore la position – sinon la prise de position – de différents individus et auteurs (écrivains, cinéastes, peintres, compositeurs, moralistes, journalistes) dans l’histoire.
Direction de l'ouvrage>
Cristina Marinas est Maître de conférences en histoire de l’art espagnol à l'Ecole polytechnique et membre d'Imager, du groupe de recherche
CREER et du
GRICH.
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Anne-Marie Jolivet est professeur chargée de cours à l'Ecole polytechnique et membre du GRICH.
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Daniel Argelès est Maître de conférences en allemand à l’École Polytechnique et membre du GRICH.
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Heidi Knörzer est coordinatrice des enseignements d'allemand à l'Ecole Polytechnique et membre du GRICH.
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Véronique Pauly est Maître de conférences en anglais à l'Université de Saint-Quentin en Yvelines et membre du GRICH.
Références de l'ouvrageLes éditions de l'Ecole PolytechniqueISBN : 978-2-7302-1594-7
Tarif : 29,50 €